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Cancer du poumon et particules fines

Environ 42000 décès par an sont dus aux effets tumoraux des gaz d’échappement. Les particules fines sont au centre des recherches sur la pollution car leur contribution au développement du cancer des poumons est avérée.

Un nouveau facteur de risque

Les composés solides obtenus par la combustion dans un moteur diesel s’associent à d’autres particules présentes dans l’air dans le cadre de la pollution atmosphérique. Ces minuscules particules de l’ordre de 2,5PM et moins s’ajoutent à la liste des facteurs favorisant les cancers bronchiques. En effet, sans détrôner le tabac qui reste le facteur le plus connu, elles trouvent leur place dans la multiplication des tumeurs malignes du poumon et d’autres organes comme la vessie. Ces particules sont incriminées dans 115 décès par jour en France. Elles constituent la cause de 6% des morts par cancer pulmonaire.

D’où proviennent les particules fines ?

Les particules sont impossibles à voir mais font partie de l’air environnant. La diversité des tailles des particules augmente en parallèle avec le niveau de pollution. Seule la pluie peut les éliminer. Deux catégories de microparticules participent à ce phénomène : les PM 2,5 de diamètre inférieur à 2,5 micromètres qui pénètrent dans les poumons et les PM10 plus grandes qui sont filtrées par les voies aériennes. Les PM10 ne restent dans l’air que pendant une journée. Les PM 2,5 du fait de leur taille sont plus volatiles et restent en suspension pendant une durée plus longue. Ces particules sont celles qui présentent le plus de danger pour la santé. Le chauffage en bois crée aussi un environnement riche en particules fines mais il reste encore sous observation quant au lien avec le cancer pulmonaire.

Un lien établi

Une étude danoise, devenue une référence, a statué la relation entre la concentration des particules fines et le risque du cancer du poumon. L’étude en question a utilisé un protocole réduisant les biais et a pris en considération des analyses faites dans 12 villes européennes sur 12 ans. L’observation s’est faite sur 312 944 sujets européens et a tenu compte de leur lieu d’habitation et de leur statut de fumeur. De ces données, l’étude a recueilli 2095 cancers pulmonaires. Les résultats ont démontré que les particules fines interviennent dans l’augmentation du risque de développer une tumeur pulmonaire infiltrante. Les PM 10 font augmenter les risques de 51% à chaque fois que la concentration aérienne monte d’un créneau de 10 µg par m3. Ce chiffre va jusqu’à 55% pour les PM 2,5 à chaque montée de 5 µg par m3.

Des métiers à risque

Si l’OMS préconise des normes sur la règlementation de la pollution, c’est que le problème est sérieux. Selon ses directives, cette concentration ne devrait pas aller au-delà de 25 µg/m3 sur une journée. Les gaz d’échappement, la suie, les brouillards de fumée en ville sont étroitement liés à l’augmentation des particules fines dans l’air, rendant vulnérables les travailleurs de la route, du bâtiment et les miniers. En fait, c’est tout le monde qui est concerné car les citadins constituent actuellement la moitié de la population mondiale.

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